Dans la région du Worodougou, en Côte d’Ivoire, des fermes pilotes accueillent de jeunes agriculteurs pour les former à l’agroécologie. Objectif : transformer les modes de culture pour un meilleur respect de l’environnement et davantage de rentabilité.
En Côte d’Ivoire, les limites du modèle agricole actuel sont palpables : des rendements agricoles faibles et en baisse du fait d’une agriculture basée sur l’utilisation d’engrais et de pesticides, de la destruction du couvert forestier, du défrichement et des effets du changement climatique. Reconnue comme leader en Afrique de l’ouest dans le domaine des cultures industrielles, le pays a donc intérêt à rendre durables les systèmes d’exploitation existants. L’agroécologie, visant à maintenir un bon rendement tout en atténuant les conséquences environnementales, est une des pistes particulièrement prometteuses. C’est dans ce contexte que CIDR Pamiga a répondu à un appel à projets de l’AFD, en partenariat avec la Région du Worodougou, pour développer l’agroécologie sur le territoire régional, en sensibilisant une nouvelle génération d’agriculteurs à des pratiques plus respectueuses de l’environnement.

Changer le modèle de production agricole
Lancé en 2017, le projet, doté d’un budget de 1,3 million d’euros, a notamment permis la création de quatre fermes pilotes qui élaborent et diffusent un référentiel de pratiques agroécologiques. Elles accueillent de jeunes agriculteurs (déjà installés ou ayant le projet de le faire) pour les former à des méthodes alternatives à la culture traditionnelle – sur le cacao, mais pas seulement.
“L’idée est de sortir des techniques traditionnelles qui utilisent par exemple beaucoup d’intrants chimiques et s’orienter vers de l’agroécologie, avec le but d’augmenter le revenu des producteurs”, explique Eric Levoy, directeur du pôle Projets et Partenariat de CIDR Pamiga.
En effet, la transition doit également être intéressante pour les agriculteurs afin de les motiver à la démarche.
“Nous testons dans les fermes d’autres formes de production, afin de montrer qu’elles sont au moins aussi rentables que les techniques traditionnelles”, poursuit Eric Levoy.
“Nos résultats sont probants”
Dans le cas du cacao, une ferme expérimente la culture sous-bois, c’est-à-dire sans détruire les arbres. “Nos résultats sont probants : en plantant sous arbres, on pourra être plus rentable et on protège les forêts”, se félicite le directeur. Des expérimentations sont également en cours sur d’autres cultures comme le coton ou encore sur les modes d’élevage des animaux.
L’idée est de proposer des solutions faciles à mettre en oeuvre et surtout à répliquer : plantes bio-pesticides ou fertilitaires, jachères, cultures qui enrichissent les sols, etc. afin d’obtenir l’adhésion d’un plus grand nombre. Le Conseil régional du Worodougou aide ensuite financièrement à l’installation de jeunes, notamment des femmes.
Autre dimension du programme mené par CIDR Pamiga : un travail de fond est mené en parallèle sur une gouvernance concertée du foncier, en partenariat avec la SAFER Ile-de-France. Objectif global : une promotion durable de l’attractivité du territoire, avec un meilleur cadre de vie pour la population.
Le projet en quelques chiffres :
> 213 villages concernés avec un correspondant dans chacun
> 4 fermes agroécologiques
> 347 producteurs ont été sensibilisés en 2019, dont 135 femmes
> 98 ont réalisé la transition vers l’agro-écologie
Objectif à la fin du projet :
> 400 à 500 jeunes sensibilisés par an
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