Au Cameroun, une innovation, le « chèque santé » prépayé, permet aux femmes enceintes et à leurs bébés d’accéder à des soins de qualité pendant leur grossesse et après la naissance. En influençant les comportements et parcours de soin, il a contribué à réduire par cinq le nombre de décès maternels et par deux celui des nourrissons.

Réduire les barrières financières d’accès aux soins obstétricaux et néonataux : c’est le défi que CIDR Pamiga relève depuis 2013 dans trois régions du nord du Cameroun, parmi les plus pauvres du pays. En partenariat avec l’AFD, le ministère de la santé camerounais et l’ONG Care, l’association a créé et déployé un système unique en son genre : le chèque santé.  

A destination des femmes enceintes, cette offre pré-payée leur permet de bénéficier de soins fléchés pendant leur grossesse et après leur accouchement. Un projet innovant, avec un impact considérable.   

Nous constatons cinq fois moins de décès maternels et deux fois moins de décès de nourrissons”,
se félicite Renée Chao-
Béroff, directrice générale de CIDR Pamiga. 

Meilleure qualité de soins 

Les comportements ont profondément changé, avec la prise de conscience de l’importance d’accoucher dans de bonnes conditions – notamment d’hygiène – et plus globalement de la nécessité d’un suivi médical.  

Effet indirect : les centres de santé et les maternités ont vu leur fréquentation augmenter considérablement.

Ces infrastructures de santé rurales sont plus utilisées et ainsi plus rentables, ce qui permet également d’avoir une meilleure qualité de soins, souligne Renée Chao-Béroff.

C’est une petite innovation qui entraîne un énorme changement en chaîne de comportements sur les bénéficiaires et les prestataires de service”. Autre effet secondaire du dispositif : la réduction des pratiques parallèles autour des établissements de santé, grâce à l’utilisation de ces chèques prépayés.  

Changement de perception au sein de la population 

Le projet a pu être financé dans le cadre de la remise de la dette de l’AFD, le tout en collaboration avec les autorités locales et le ministère de la santé, qui participent à la gouvernance. Avec de gros défis à surmonter.

Il a fallu vaincre les réticences et les méfiances des populations envers les structures sanitaires publiques: cela a représenté un travail très long, explique Renée Chao-Béroff.  

Dans ce processus, CIDR Pamiga s’est appuyé sur un réseau d’ONG locales, déjà implantées et impliquées auprès des femmes. Elles ont pu servir de relais dans la sensibilisation et le déploiement des chèques. 

Le projet, conçu pour se pérenniser et se généraliser sur l’ensemble du territoire camerounais entre dans sa phase finale, avec un transfert de compétences aux acteurs locaux. 

Le projet en chiffres :

Bénéficiaires (à fin septembre 2019)

Districts de santé couverts

%

D'adhésion en zones rurales

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