Gain de temps, d’efficacité, fiabilité accrue : le recours au numérique change le quotidien des institutions de microfinance (IMF) – et de leurs clients. Le projet Finance digitale porté par CIDR Pamiga a permis d’appuyer la digitalisation de 8 IMF africaines. 

Le digital aujourd’hui, c’est incontournable pour toutes les institutions financières et spécialement pour les IMF qui ont des coûts opérationnels extrêmement élevés”, prévient Lamine Gueye, directeur général de Caurie, IMF basée au Sénégal. Partageant ce constat, CIDR Pamiga a lancé le projet Finance digitale en avril 2015, afin d’accompagner 8 IMF de son réseau dans leurs processus de digitalisation. Objectif : permettre la pérennisation des activités des institutions de microfinance rurales et accroître leur portée. 

Un défi ambitieux. “On est partis de zéro ! se souvient Linda Djaoud, qui a suivi le projet pour CIDR Pamiga. En dehors des systèmes d’informations, il n’y avait pas de digital dans les IMF concernées.” Trois axes principaux sont alors privilégiés : équiper les agents de terrain de tablettes, développer le mobile banking et déployer un réseau d’agents tiers. 

Un renforcement de capacités au sein des équipes locales 

On a travaillé ensemble pour les faire monter en compétences, en opérant un renforcement de capacités au sein des équipes locales. Les équipes sont ainsi autonomes pour les prochaines phases du projet”, explique Linda Djaoud. Pour autant, CIDR Pamiga continue à appuyer les IMF à distance.   

Depuis fin 2018, chez Caurie-MF, au Sénégal, tous les agents de crédit sont équipés de tablettes. Soit 109 en circulation. Le digital nous permet une qualité dans le travail et un gain de temps énorme se félicite Joseline Mancabou, agent de crédit de l’IMF. Plus besoin de rentrer les données manuellement en fin de journée. Tout est fait au fur et à mesure. De retour au bureau, cela nous permet de produire des rapports de qualité parce qu’on a assez de temps, on n’est pas sous pression comme avant”.  

Des opérations plus transparentes 

Autre élément apprécié par les bénéficiaires finaux : la transparence et la fiabilité. Razak Dimon Challa, chef de projet digital chez Renaca, au Bénin, le confirme : Quand on fait l’activité manuellement, les risques d’erreur et de manipulation sont énormes. Aujourd’hui, si vous encodez 100 pour le client, son compte est automatiquement crédité de 100. Il a un reçu qui le rassure et garantit la transparence des opérations.” 

Au-delà des témoignages individuels, les chiffres l’attestent : les coûts ont diminué pour les IMF concernées, qui ont ainsi eu la possibilité d’atteindre de nouvelles zones, plus reculées, permettant l’inclusion financière d’une part croissante de la population.  

Et le projet ne s’arrête pas là. CIDR Pamiga souhaite poursuivre l’aventure avec 6 IMFs les plus motivées et aptes, notamment sur la gestion des risques associés à la digitalisation et l’optimisation de la performance sociale des structures. L’impact de la digitalisation doit bénéficier avant tout aux client(e)s. 

Le projet en quelques chiffres :

> 8 IMF africaines accompagnées

> + de 1,5 million de clients concernés

> 50% des clients en milieu rural 

> – 50% de pertes pour fraude 

> Temps de réunions divisé par deux = baisse des coûts d’opportunité pour l’IMF et les clients. 

Les autres projets