Mieux réguler l’eau des pluies en amont pour ne plus inonder l’aval. C’est le défi que relève la population béninoise, épaulée par CIDR Pamiga. Des solutions simples pour limiter les pertes humaines et économiques. 

Régulièrement, de septembre à novembre, le sud Bénin connaît d’importantes inondations, entraînant des conséquences économiques (pertes de récoltes) mais aussi sociales, avec des habitats inondés et l’impossibilité de circuler en pirogue jusqu’aux écoles ou aux centres de santé. En 2010, le pays a même connu des pertes humaines.  

La solution pour prévenir ces risques et améliorer l’attractivité des territoires concernés ? Intervenir en amont du fleuve Ouémé grâce à la GIRE, la gestion intégrée des ressources en eau, en incitant la population à créer des aménagements simples pour retenir l’eau : reboisement, digues, cordons pierreux, bassins de stockage, etc.…  CIDR Pamiga s’implique dans ce projet exigeant aux côtés de l’ONG CREDEL, d’Africa Green Corporation, à travers un programme financé par l’Ambassade du Royaume des Pays Bas à Cotonou, à travers le Fonds Acteurs Non Etatiques de OmiDelta géré par la SNV et par l’agence de l’eau Seine Normandie.  

“Demander à ceux de l’amont de faire quelque chose pour l’aval 

Un des enjeux centraux de la mission est de réussir à impliquer les populations qui doivent agir pour d’autres.

Nous travaillons surtout sur le lien amont/aval. Il a fallu demander à ceux de l’amont de faire quelque chose pour ceux de l’aval”, explique Hervé Sterkers.

D’où l’importance de la sensibilisation, qui revêt de multiples formes : spots radiophoniques, rencontres, campagnes d’affichage… Les acteurs du développement interviennent par le biais d’animateurs locaux – un par commune – chargés de présenter les aménagements possibles et d’aider à leur mise en place. 

Mais en amont aussi, il est possible de retirer des bénéfices des aménagements, avec une eau qui reste plus longtemps sur les parcelles ou moins de pertes de surfaces en ravines. “Les gens ont assez vite compris l’intérêt de ces pratiques très simples qui ne coûtent pas trop d’argent”, se félicite Hervé Sterkers. “Un vieil homme avait dû abandonner un champ inondé par un cours d’eau. Grâce à nos explications, il a pu réaliser des fascines, des drains, etc. Et cette année, il a pu faire du coton”, se souvient Médard Dahodo, animateur CREDEL dans la commune de Zogbodomey.  

 

Au-delà de la sensibilisation, CIDR Pamiga participe également à la structuration d’une gouvernance locale, avec des comités locaux de l’eau les villageois peuvent échanger sur les projets et les mettre en oeuvre ensemble. Même si le programme a pour vocation de travailler auprès des communautés à mettre en œuvre des actions simples, il a également l’ambition de concourir à une gouvernance GIRE, basée sur une pérennité financière intrinsèque, à l’échelle de tout le bassin versant de l’Ouémé. 

Personnes sensibilisées la première année

Actions déployées la première année

Communes impliquées

Les autres projets