Au Ghana, CIDR Pamiga s’appuie sur les chaînes de valeurs agricoles pour faciliter le financement des petits producteurs. Un schéma tripartite (producteurs, entreprises et banques) qui change tout et rassure les acteurs. 

Agartha Gyamena est une grand-mère ghanéenne active. Productrice de manioc depuis trente ans, elle arrive à assurer suffisamment de revenus pour prendre en charge sa famille – et notamment ses petits enfants – grâce à son activité. Ce qui lui a permis d’en arriver là ? Avoir eu accès à des financements adaptés pour accroitre sa superficie de production, dans le cadre d’une relation contractuelle signée avec l’entreprise Freshmacs. 

Diminution des risques 

Ce schéma tripartite (producteur, entreprise de l’agrobusiness et banque) est rendu possible dans le cadre du programme OVCF (Outgrower Value Chain Fund) mené par CIDR Pamiga et OA&A, un bureau d’études Ghanéen, avec le ministère de l’agriculture ghanéen et financé par KFW (banque de développement allemande). Il concerne huit filières agricoles : hévéa, palmier à huile, riz, ananas, sorgho, manioc, cacao et maïs. 

On s’appuie sur une relation formelle entre le producteur et l’entreprise, explique Paul Picot, responsable du programme pour CIDR Pamiga. On considère que c’est grâce à cette relation que les producteurs vont avoir accès au marché de financements. C’est attractif pour les banques, qui sont rassurées par les contrats signés par les entreprises : les risques spécifiques sont diminués. Ainsi, les financements sont rendus possibles, avec des taux plus bas que les taux du marché”. 

Pérenniser des relations 

Dans ce schéma, la relation est bénéfique pour tous les acteurs. Les petits producteurs peuvent ainsi sécuriser leurs entreprises et avoir accès au matériel et aux ressources nécessaires – notamment des intrants, équipements et accès au foncier. Du côté des entreprises aussi, on pointe l’intérêt de cette organisation :
“Ces structures peuvent ainsi pérenniser leurs relations contractuelles avec les petits producteurs et fournir des services de qualité, se félicite Paul Picot. Le projet facilite aussi l’accès au financement pour ces entreprises pour développer les relations et services aux producteurs. 

Pour inscrire les financements dans le temps, CIDR Pamiga insiste sur la nécessité de la qualité de la relation entre les différents partenaires, avec des conditions attractives pour tous, banques comprises, afin de surmonter leur réticence à financer l’agriculture. Et une confiance mutuelle, s’appuyant sur la transparence mais aussi une éducation financière mise en oeuvre par les banques. 

Le projet en quelques chiffres :

4 610 producteurs exploitant  7 366 ha  

> 8 entreprises, dans 8 filières agricoles 

> 6 banques ou institutions financières partenaires 

> 50 millions d’euros de fonds 

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